Notre point de vue sur le nouveau projet Matexi
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Matexi s’obstine à nous vendre un plan global concerté pour le site de la Chartreuse, alors que la moitié de la ZACC (zone d’aménagement communal concerté) ne lui appartient pas ! Dans ces conditions, quel crédit donné à ce nouveau projet ?
D’autre part, les projets présentés par la Ville et par Matexi lors de la RIP mettent en évidence une différence de vue dans la réalisation des phases 2 (fort) et 3 (arrière du fort). Selon nous, cette différence de vue est suffisamment interpellante pour demander que le bureau Pissart, chargé de l’étude d’incidences, attende une clarification de la situation avant d’entamer un travail dont le résultat sera crucial si Matexi dépose effectivement une nouvelle demande de permis.
L’urbanisation du site par phases nous inquiète aussi car elle implique le dépôt de demandes de permis d’urbanisme distinctes. Autrement dit, le décideur (Fonctionnaire Délégué – Région wallonne) n’aura jamais une vue d’ensemble sur les conséquences de l’urbanisation complète de la ZACC de la Chartreuse ; il ne pourra pas non plus prendre une décision sur son urbanisation complète puisque cette urbanisation lui est présentée par petits morceaux ! Or, chacun comprendra qu’il est plus facile de demander 4 permis d’urbanisme pour 4 projets de 60 logements chacun, que d’introduire une seule demande pour 240 logements. Nous pensons que les conséquences de cette urbanisation par phases devraient également être prises en compte dans l’étude d’incidences.
Depuis le début de son action, Un Air de Chartreuse plaide également pour une révision du RUE (rapport urbanistique et environnemental). Ce document, adopté en 2008 par la Ville, n’a qu’une valeur indicative, mais il est le seul cadre légal organisant l’urbanisation de la ZACC de la Chartreuse. Or, lors de la RIP, la Ville a dévoilé un projet pour le fort et l’arrière du fort qui rompt avec les lignes directrices données par le RUE. Cette prise de liberté est compréhensible dans la mesure où, depuis 2008, le site a continué sa profonde mutation. Toutefois, nous estimons que le principe de sécurité juridique commande une révision totale et transparente du RUE, plutôt qu’un picorage dans le texte au gré des besoins des uns et des autres.
Ensuite, Un Air de Chartreuse rappelle que l’ensemble du domaine de la Chartreuse est classé comme Site par la Région wallonne et que les objectifs et les effets de cet arrêté de classement ne peuvent pas être ignorés. Nous regrettons qu’en 2012, le Fonctionnaire Délégué (Région wallonne) ait accordé un permis de construire 22 logements sur la parcelle située le long du Thier de la Chartreuse (première phase d’un projet plus important) malgré cet arrêté de classement et en dépit d’un avis défavorable de la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles et du Service des Monuments et Sites du Service Public de Wallonie ! Nous insistons donc pour que l’étude d’incidences prenne davantage en compte la valeur esthétique et scientifique qui a justifié le classement du site.
Un Air de Chartreuse rappelle également que le site de la Chartreuse est classé Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB – référence 1893) au même titre que les Coteaux de la Citadelle. D’une superficie d’environ 40 hectares, la Chartreuse se présente actuellement comme un ilot de nature au centre d’une vaste zone extrêmement urbanisée. La faune y est variée et comprend diverses espèces peu communes. Le projet immobilier est d’ailleurs renseigné comme une menace sur la fiche de classement. Nous demandons que l’étude d’incidences prenne davantage en compte les raisons pour lesquelles la Chartreuse est classée SGIB. Il serait également intéressant de considérer les incidences d’un projet immobilier sur un SGIB par rapport au PCDN (plan communal de développement de la nature et au plan PEP’S (programme de redéploiement des espaces verts) de la Ville de Liège.
Enfin, Un Air de Chartreuse pointe l’aggravation des problèmes de mobilité que l’urbanisation du site de la Chartreuse va entrainer. Nous pensons en effet que la dernière étude d’incidences sous-estime ces problèmes. Matexi a présenté des schémas de mobilité mais, dans la réalité, quels sont les dispositifs qui obligeront les voitures à rentrer dans le quartier par les flèches vertes, et à sortir du quartier par les flèches rouges ? Quand va-t-on réaliser les aménagements au carrefour N3/Fusillés ? Les zones de police concernées vont-elles revoir la mobilité dans le quartier ? Autant de questions qui devront être prises en compte dans la nouvelle étude d’incidences, et qui devraient assez logiquement mettre en lumière le fait que l’urbanisation de la Chartreuse n’est pas une bonne idée.
Réunion d’information préalable
Quelque chose de nouveau a fleuri aux abords de la Chartreuse. Pas une tulipe. Ni une jonquille, d’ailleurs. Une renouée du Japon, alors ? Vous savez, cette plante invasive qui éventre la terre et tue la biodiversité. La comparaison est tentante ! Non, ce sont des panneaux jaunes, annonciateurs d’un regain d’appétit pour le site chez Matexi : le promoteur nous invite à découvrir son nouveau projet.
Rendez-vous est pris à l’école Fernand Chèvremont de Bressoux, ce mercredi 25 avril à 17h30. Le choix est plutôt judicieux : jour des activités extra-scolaires, en pleine heure de pointe, avec obligation pour certains de prendre congé pour assister à cette réunion d’information préalable. On ne va tout de même pas risquer d’informer le plus de monde possible. Malgré ces contraintes, près de 200 personnes sont présentes, intéressées de savoir à quelle (nouvelle) sauce la Chartreuse va être mangée.
Le bureau d’études Pissart, auteur des deux précédentes études d’incidences des projets Matexi sur la Chartreuse, ouvre le bal.
Ensuite, Matexi, en grande forme, présente non pas une, mais trois variantes de son avant-projet ! Cet avant-projet couvre toute la ZACC (Zone d’Aménagement Communal Concerté, c’est-à-dire la partie de la Chartreuse concernée par une urbanisation), créant l’illusion qu’il existe bel et bien un projet global pour la Chartreuse. Que Matexi ne soit pas propriétaire de toutes les parcelles n’est sans doute qu’un détail…
Tentative d’enfumage ensuite avec ces petites punchlines vides de sens : «mobilité douce», «intégration au paysage», «respect du patrimoine», «projet à taille humaine», etc. etc. Aucun des clichés habituels ne nous est épargné.
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Disons-le clairement : fondamentalement, l’avant-projet présenté par MATEXI n’a pas changé. Et il ne changera pas.
Car le seul objectif, le vrai, c’est la rentabilité maximale. Pourquoi ne pas l’admettre platement ? Ce serait, somme toute, dans l’ordre des choses.
Cartes, chiffres, tableaux, schémas et plans d’aménagements se succèdent rapidement ; on parle densité, mobilité, sécurité, création d’espaces verts (!). Face à cette déferlante, l’assemblée peine à retenir ses questions. M. l’Echevin de l’Urbanisme intervient pour mettre un couvercle sur la casserole bouillonnante et prie l’assemblée d’attendre son tour.
Revenons à la présentation du projet global. Outre une mouture à peine retouchée de la phase 1 (Thier de la Chartreuse), Matexi arrive avec une proposition de reconversion du Fort et un projet immobilier en partie arrière, issu d’un urbanisme berlinois d’après-guerre. Les yeux de l’assemblée sont toujours rivés sur les plans quand M. l’Echevin de l’Urbanisme prend à son tour la parole pour présenter la version de la Ville. Involontairement ou non, il brouille peu ou prou les plans de Matexi pour le Fort et sa partie arrière, en annonçant que la Ville planche sur la sécurisation de cette partie du site aux frais du propriétaire (Immo Chartreuse), et même sur l’expropriation de ce dernier pour incurie.
Bref, entre la version de Matexi et la version de la Ville, le public n’y comprend plus rien. Cette cacophonie témoigne parfaitement des spéculations et de l’incertitude qui entourent la Chartreuse depuis 30 ans.
S’en est suivi une série de questions émanant d’une assemblée remontée à bloc, non pas contre le projet Matexi (puisqu’il n’y en a pas encore), mais plutôt contre l’opportunité d’urbaniser ce site classé.
Alors, que faire ? Peut-être revenir à la source, aux années 80. Et admettre que la décision de livrer le site à l’habitat n’était pas la bonne. Qu’elle a été prise à un autre âge, à un autre siècle, sans vision, sans connaissance. Et en totale opposition avec ses valeurs naturelles et patrimoniales. Un référendum sur l’intégrité du site de la Chartreuse ? Une consultation populaire ? Pourquoi pas.
Sur une rive droite ultra-bétonnée, la Chartreuse est le seul réel espace de nature en ville. Il faut le préserver et l’aménager en ce sens dans le respect de toutes ses composantes.
Au terme de notre mobilisation de l’automne dernier, le silence de l’ensemble du monde politique liégeois fut, paradoxalement, assez assourdissant. La Chartreuse, c’est pourtant une question qui concerne Bressoux, le Longdoz, Amercoeur, Grivegnée. Les habitants de ces quartiers, ainsi que les Liégeois ne mériteraient-ils pas une prise de position claire ?
La Chartreuse et ses classements
Beaucoup de personnes l’ignorent, mais le domaine de la Chartreuse est reconnu à divers égards pour ses caractéristiques exceptionnelles. Et parmi ces reconnaissances, plusieurs classements qu’il est utile de rappeler.
Inventaire du patrimoine culturel immobilier
Le fort de la Chartreuse est inscrit comme monument à l’inventaire du patrimoine culturel immobilier de Wallonie.
Cartographie : http://webgisdgo4.spw.wallonie.be/viewer/index.html#theme=IPIC;extent=236804:147411:237211:147651
Les classements
Cartographie globale : http://webgisdgo4.spw.wallonie.be/viewer/index.html#theme=BC_PAT;extent=235827:146872:237860:148076
Le Monument aux Morts du Ier Régiment de Ligne
Classé comme monument en 1988
Arrêté de classement : https://chartreuse-liege.be/wp-content/uploads/2017/10/Arret%C3%A9-classement-monument-morts.pdf
L’autel, la croix et le monument du Bastion des Fusillés dans le site de la caserne de la Chartreuse et ensemble formé par la zone A1 du site de la caserne de la Chartreuse
Classé comme monument et site en 1989
Arrêté de classement : https://chartreuse-liege.be/wp-content/uploads/2017/10/Arret%C3%A9-classement-bastion.pdf
Plus d’infos : http://www.bel-memorial.org/cities/liege/liege/liege_chartreuse_stele_des_fusilles.htm
Le site de la Chartreuse et le parc des Oblats
Extension du périmètre de classement comme site de 1989, en 1991
La valeur esthétique du site repose sur ses qualités paysagères, lesquelles résultent de la présence d’un fort défensif bastionné au sein d’un environnement épargné par l’urbanisation.
L’intérêt historique du site est justifié par les vestiges dudit fort, mais également par son maintien dans un environnement propice à la compréhension globale d’une place forte de ce type, sachant que les abords immédiats d’une telle structure participent pleinement du système défensif (fortifications, glacis, fossés, etc.).
Arrêté de classement : https://chartreuse-liege.be/wp-content/uploads/2017/10/Arrete-classement-site-Chartreuse.pdf
Site de Grand Intérêt Biologique
Les sites de grand intérêt biologique (SGIB) représentent le cœur de la structure écologique principale : ils abritent des populations d’espèces et des biotopes rares ou menacés ou se caractérisent par une grande diversité biologique ou un excellent état de conservation. Véritables noyaux de diversité biologique, ils sont indispensables pour organiser l’ossature du réseau écologique et pour établir les bases d’une politique volontariste de conservation de la nature.
Le domaine de la Chartreuse a un long passé, d’abord religieux, ensuite militaire. L’ensemble d’une superficie d’environ 35 hectares se présente actuellement comme un ilot de nature au centre d’une vaste zone extrêmement urbanisée. Les intérêts du domaine sont multiples: historique, scientifique, didactique … La faune est variée et comprend diverses espèces peu communes.
Fiche SGIB – Chartreuse : http://biodiversite.wallonie.be/fr/1893-domaine-de-la-chartreuse.html?IDD=251659753&IDC=1881
Les SGIB en Wallonie : http://observatoire.biodiversite.wallonie.be/carto/sites/carte.aspx
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Un Air de Chartreuse
Thier de la Chartreuse 54,
4020 Liège
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BIC : GKCCBEBB
Merci !
Grand Nettoyage de Printemps à la Chartreuse (24 & 25 mars 2018)
Un Air de Chartreuse a participé à la 4ème édition du Grand Nettoyage de Printemps organisé par la Région wallonne. En deux jours, notre équipe a ramassé un nombre impressionnant de déchets et repoussé les limites du périmètre à nettoyer. Ces quelques photos vous donnent une idée de l’enthousiasme des participants! Saluons également les personnes qui nous ont rejoint spontanément, ainsi que les équipes voisines qui, une fois leur zone nettoyée, ont joint leurs efforts aux nôtres pour transformer ce GNP en véritable plébiscite pour une Chartreuse plus propre !
Merci à vous qui avez participé, à vous qui nous avez glissé un merci ou un petit mot d’encouragement et à vous qui avez partagé nos photos sur les réseaux sociaux. N’oublions Liège Propreté qui ne s’attendait certainement pas à un tel monceau de sacs et d’encombrants, mais sur qui nous avons pu compter dimanche et lundi.
Mobilité : résultats du sondage
La mobilité dans le quartier a suscité de nombreuses réactions lors de l’enquête publique sur la demande de permis d’urbanisme déposée par MATEXI cet automne.
Un Air de Chartreuse a voulu en savoir plus sur vos préoccupations et vos attentes.
Fin janvier, nous avons donc distribué un millier de flyers dans les rues du quartier.
Vous étiez invités à répondre aux 12 questions posées et/ou à laisser un commentaire personnel avant le 18 février 2018.
Voici les résultats de ce grand sondage:
Questions | Oui |
---|---|
Revoir la mobilité dans le quartier | 87 % |
Renforcer le caractère calme et paisible du quartier | 87 % |
Limiter la vitesse dans tout le quartier (zone 30) | 77 % |
Placer certaines rues en circulation locale | 58 % |
Revoir la manière de stationner dans le quartier | 66 % |
Placer des ralentisseurs pour diminuer la vitesse dans nos rues | 46 % |
Limiter l’accès à l’esplanade du Fort en voiture à certaines heures de la journée | 72 % |
Revoir l’état des rues | 90 % |
Installer un feu rouge au croisement route de Herve / rue des Fusillés | 67 % |
Dissuader le trafic de transit en brisant la ligne droite du Thier de la Chartreuse (bacs à fleurs, sens unique à certains endroits, …) | 73 % |
Protéger les enfants en instaurant un système de « rue aux enfants » (circulation limitée pendant les congés scolaires) | 67 % |
Favoriser la mobilité douce en aménageant des pistes cyclables et des trottoirs sûrs en direction de la ville | 78 % |
Vos annotations et vos commentaires nuancent parfois certaines réponses. Ainsi, par exemple, les bacs à fleurs pour briser la ligne droite du Thier ont votre préférence. Un ilot directionnel, ou un marquage au sol, est également proposé comme alternative à un feu au croisement route de Herve / rue des Fusillés.
Vous avez également amené d’autres idées intéressantes, comme l’éclairage des rues.
Nous allons reprendre les thèmes qui ont récolté le plus de réponses positives dans l’atelier Mobilité qui sera créé dans la foulée du dépouillement de la boite à idées prévu le 7 mars 2018. Si ce sujet vous tient à coeur, n’hésitez pas à vous manifester via contact@chartreuse-liege.be!
Où faut-il (ne pas) construire du logement à Liège
Moi je suis très inquiet
Je suis inquiet qu’aujourd’hui, en 2018, avec l’intelligence commune et l’expérience qu’on a Il faille encore se poser cette question.
- Après l’échec du lotissement des années 60, qu’on traine encore aujourd’hui
- Avec les problèmes de mobilité croissants qu’on connait
- Avec les problèmes que l’étalement urbain génère
- Et avec les problèmes de climat
Comment cette question n’a-t-elle pas encore été résolue à l’échelle wallonne ?
Je suis loin d’être un spécialiste. Je suis architecte, donc en théorie un peu plus sensible à la question, que monsieur et madame tout le monde.
Alors évidemment j’ai été invité ici plus parce que j’habite à la Chartreuse, que parce que je suis un éminent spécialiste de la question.
Je vais essayer de ne pas trop parler spécifiquement de la Chartreuse, bien que ça permette de donner des exemples.
Donc la Chartreuse, c’est une ancienne caserne militaire
Quand l’armée est partie, plusieurs projets de reconversion ont émergé. Pilotés par la ville.
Puis le site est tombé en partie aux mains de promoteurs immobiliers.
Qu’ont fait les autorités ? Sous la pression des promoteurs, on a versé une partie du site en ZACC et on a fait un RUE, c’est-à-dire un rapport urbanistique et environnemental, qui est un document qui oriente la manière d’urbaniser le site.
En 2011, un permis pour un projet de 22 logements avait été octroyé à un des promoteurs. Heureusement pour la collectivité, ce projet n’était pas assez rentable, et n’a pas été réalisé.
Et puis en octobre 2017, le promoteur est revenu à la charge avec … 74 logements. Sans prévenir, aucune démarche participative, rien.
Alors on s’est mobilisé, et via cette mobilisation, plus de 5000 personnes ont dit non à ce projet.
Mais ce n’était pas simplement un « non on ne veut pas de ça chez nous ».
A priori on n’était pas contre l’urbanisation du site. On ne disait pas : vos logements, faites-les ailleurs. On a tout un temps demandé que le projet soit approprié au quartier, et qu’un plan global concerté soit décidé à l’échelle de tout le site.
Sauf qu’on a récemment découvert que, quand la défense est partie à la fin des années 80, le patrimoine a classé l’ensemble du domaine comme site. Dans l’arrêté de classement il est indiqué qu’il est interdit de dénaturer le site de quelque manière que ce soit.
Et donc effectivement, il faudra bien se faire à l’idée que ces logements, il faut les faire à un autre endroit, puisqu’à la Chartreuse, c’est interdit.
De toute façon
- Ce projet était un mauvais projet d’architecture
- Dans un mauvais projet d’urbanisme
- Dans une non politique de développement territorial
- Et par-dessus tout, sur un site classé
Donc Pour en revenir à la question : où ne pas construire du logement ? Certainement pas sur un site classé protégé par une loi qui interdit qu’on le dénature.
Au-delà de ça Où construire ?
Il n’y a pas si longtemps, le ministre Di Antonio a annoncé la fin de l’étalement urbain pour 2040. On ne va pas refaire le débat : c’est une nécessité, sinon on va droit dans le mur.
Qu’est ce qu’il faut faire ?
La phrase bateau, mais c’est vraiment ça : il faut reconstruire la ville sur la ville.
- Il faut que l’offre évolue. Tant que l’offre ne bouge pas, la demande ne bougera pas non plus.
- Il faut faire du logement dense et de qualité en ville.
- Et il faut commencer maintenant.
- Alors il faut évidemment des incitants publics, des plans, des schémas. Il faut que ce soit encadré, et que ça corresponde à des objectifs clairs.
- Il faut des politiques fortes. Des pouvoirs publics forts.
Allez, par exemple quand on voit Bavière, depuis le temps que ça dure, comment les pouvoirs publics n’ont-ils pas eu le courage de reprendre la main sur le dossier ?
Mais il faut aussi mettre en place, dès maintenant, des processus qui permettent de changer les mentalités. Il ne faut pas que dans 20 ans on se dise : « mince, 2040 c’est maintenant, et on n’est pas prêt ». C’est exactement comme la sortie du nucléaire, depuis le temps qu’on en parle, quand l’échéance approche, on reporte parce qu’on n’est pas prêt.
Il faut que les mentalités aient mutées d’ici 20 ans, et ça doit commencer maintenant. Parce que ça prend du temps.
Pour caricaturer un peu
Prenez un jeune médecin qui sort de l’université, Quel est son idéal de vie ?
Son idéal, c’est une 4 façade à Embourg et les 2 BMW dans l’allée du garage.
Les mentalités doivent changer
- il faut éduquer les plus jeunes dans les écoles
- il faut donner envie d’habiter en ville
- et il faut des outils qui permettent de rendre l’étalement urbain plus difficile.
- Pourquoi ne pas prendre la décision forte de se dire : en 2020 à Liège il sera interdit de faire du 4 façades ?
Qu’on arrête avec ça. En 2018 ça n’a plus aucun sens de construire comme ça.
Alors on entend partout qu’il faut faire du logement à Liège parce que les finances publiques sont à sec.
D’accord, mais on ne peut pas laisser faire 400 logements à la Chartreuse ou 500 à Chênée sans avoir anticipé les problèmes que ça va causer.
Et on ne peut pas imposer au promoteur de régler tout ça.
Quand je parle de problème, c’est par exemple les infrastructures ou la mobilité.
A la Chartreuse, le RUE dit clairement que le réseau d’égouts est insuffisant et que sa capacité doit être augmentée.
Charge d’urbanisme. Débrouillez vous.
Pensez-vous qu’il soit logique de faire peser ça uniquement sur le promoteur, alors que la ville a besoin de ces logements, et qu’elle se frottera les mains des rentrées financières ?
Et au niveau de la mobilité :
Par exemple
A la Chartreuse, depuis le centre de la cour du fort, le premier arrêt de bus est à 500m
Est-ce un endroit où faire 400 logements ? Je ne crois pas.
Les problèmes d’infrastructure ou de mobilité : ça, ça démontre que certaines zones ne sont pas adaptées à la construction de logements.
Alors oui on pourrait améliorer, pour que ça devienne faisable
Mais il devrait y avoir d’autres priorités
Il faut construire ou reconstruire dans le centre
Il faut des projets de logements de qualité, dense
- Près des gares,
- Le long de la ligne de tram.
- Et là où toutes les infrastructures sont disponibles : Transports publics -Réseaux d’énergies et de communication – Égouts – Écoles Bureaux – commerces
Alors on parle de milliers de nouveaux logements à Liège. Donc ça veut dire : plus d’habitants.
A côté de ça
Est ce qu’on a prévu d’augmenter l’offre de transport en commun ? La capacité des écoles ? Engager des policiers, des pompiers, augmenter la capacité d’accueil des services publics ?
Il ne faut pas oublier que le fonctionnement de la ville devra correspondre à l’augmentation du nombre d’habitants. Et ça, ça coute aussi.
Poser la question où construire, c’est aussi poser la question : comment construire ?
Je suis d’accord qu’il faut proner un urbanisme et une architecture de qualité.
On est en train de faire les lotissements de Fayenbois et du Pré aily.
Ok les prescriptions pronent une architecture de qualité.
Oui mais c’est tout le modèle qui est dépassé.
Est-ce ça la pointe de l’urbanisme en 2018 ? Est-ce que c’est ça qu’on fait de mieux aujourd’hui à Liège ?
Il faut aussi penser que le sol va devenir extrêmement rare, il faut l’utiliser intelligemment.
Il faut pense qu’on en aura aussi besoin pour se nourrir.
On a la chance d’avoir un professeur d’urbanisme ici
Alors moi je voudrais bien savoir
Monsieur le Professeur, Sincèrement et objectivement, est ce que les derniers projets de méga quartiers ;
rejetés par une partie de la population
- est-ce qu’ils un prônent un urbanisme de qualité ?
- est-ce que ces quartiers sans diversité architecturale et au niveau de la population, des ghettos en quelque sorte
- est-ce qu’ils sont vraiment les quartiers de demain ?
- est-ce que ces quartiers, qui ressemblent à des clos privés, sont ils un plus pour la collectivité ?
- est-ce comme ça qu’on construit l’espace public ?
- est-ce comme ça qu’on doit laisser le sol être géré ?
Ne peut-on pas faire mieux ?
Il y a dans notre ville Des territoires, Qu’il faut absolument préserver
- Parce qu’ils sont des respirations dans le paysage
- Parce qu’ils appartiennent à la collectivité, au commun
- Parce qu’ils ont un intérêt historique, environnemental ou patrimonial
- Ou parce qu’ils ne sont simplement pas adaptées pour accueillir du logement.
Construire, c’est aussi agir sur le paysage. C’est le façonner, le modifier. De manière irréversible. Il faut faire cela intelligemment,
Et le faire intelligemment, ça ne coute pas plus cher.
Ubaniser à tout prix chaque centimètre carré qui ne l’est pas encore, ça n’a pas de sens non plus.
Aujourd’hui, si on fait la Chartreuse, demain, qu’est ce qui empêchera de faire les coteaux de la citadelle ?
Il y a par contre des axes, des terrains, qui doivent être prioritaires
J’ai parlé des gares, de la ligne de tram, Bavière est prioritaire depuis des décennies,
Il y a aussi les axes structurants qui drainent du passage : la route de Fléron, la route du Condroz, mais s’il vous plait, avec un autre urbanisme que Fayenbois ou le Pré Aily.
- On a besoin de plans d’urbanisme forts
- De politiques fortes
- Qui durent plus longtemps qu’une législature
- On a besoin de pouvoir identifier les enjeux
- De les planifier sur une carte, avec une vision d’ensemble
- Et on a aussi besoin de schémas à diverses échelles
- Depuis enjeux larges, jusqu’aux objectifs urbanistico-architecturaux
Qui a la clé ? d’une part les pouvoirs publics, qui doivent donner les impulsions et initier les projets
Et d’autre part les promoteurs. Car eux seuls ont la force de frappe requise pour construire comme il le faut aujourd’hui, c’est-à-dire de manière dense, en hauteur …
Donc eux aussi doivent s’entourer d’architectes et d’urbanistes qui voient au delà que la rentabilité imposée.
Aujourd’hui, quand vous êtes promoteur à Liège; Les pouvoirs publics, on va les voir uniquement pour déminer le terrain; Pour voir « si ça va passer »
Avec parfois un volte face de la part de la ville quand ça suscite trop de réactions.
Vous savez, à la Chartreuse, au début de l’enquête publique en 2017, à la ville on nous a dit que le projet allait se faire. 5000 réclamations plus tard, le discours c’était plutôt « mais vous ne pensiez pas qu’on allait laisser faire ça »
Alors que le promoteur avait déjà montré plusieurs esquisses à la Ville.
Donc je crois qu’il ne faut pas non plus oublier le citoyen, qui de plus en plus se sent acteur de son cadre de vie.
Il n’est pas trop tard
Mais il faut se bouger les fesses
Et par dessus tout, il faut faire ça avec une vision globale, supra communale, et avec un vrai urbanisme visionnaire adapté aux enjeux et problématiques qui nous concernent tous aujourd’hui.