Motion : la saga continue !
Motion pour la préservation et la mise en valeur du site de la Chartreuse : la saga continue !
Nous vous avons récemment parlé de la motion déposée au Conseil communal du 30 avril par le conseiller ECOLO Quentin le Bussy, et dont Un Air de Chartreuse était la cheville ouvrière.
Que s’est-il passé ensuite ?
L’échevin de l’Urbanisme Jean-Pierre Hupkens a directement demandé le report du vote et convoqué une commission spéciale pour débattre du sujet. Il a également chargé son administration de rédiger une contre-proposition.
Cette contre-proposition avait le bon goût de reconnaitre la valeur du site, mais présentait son urbanisation comme le moteur de sa reconversion. Bref, choc frontal en perspective !
Le conseiller le Bussy a néanmoins accepté que cette version soit présentée en commission spéciale comme document de travail, au même titre que le document original (motion « Un Air de Chartreuse »). Cette première commission s’est clôturée sur une invitation aux nombreux conseillers présents à rédiger, s’ils le souhaitaient, des amendements aux textes sur la table.
Entretemps, nous apprenions que notre action avait convaincu la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles de l’intérêt de sauvegarder le site, et qu’elle était en train de monter un dossier en vue de classer toute la partie bastionnée en tant que monument. Cette information éminemment importante pouvant faire basculer l’avenir de la Chartreuse, le conseiller le Bussy, en concertation avec Un Air de Chartreuse, a demandé à ses collègues de laisser évoluer le dossier, au moins jusqu’au prochain Conseil communal qui aura lieu fin août.
Ce report était pour nous la meilleure option pour plusieurs raisons.
Premièrement, la contre-proposition retombait dans le schéma classique de la mise en oeuvre du RUE de 2008 que nous jugeons obsolète (avis partagé par plusieurs conseillers qui ont visité le site avec nous) et minimisait les effets du classement de la Chartreuse en tant que site.
Deuxièmement, le bon sens veut que nous intégrions dans la réflexion une donnée aussi importante que la décision qui sera prise sur le dossier monté par la Commission Royale concernant le classement en tant que monument.
Troisièmement, il apparait clairement que peu de conseillers connaissent le site. Ce report nous donne de nouvelles occasions de le faire visiter et de convaincre de l’intérêt de le préserver.
Nous ne manquerons pas de vous informer au prochain épisode !
Liège autrement ?
« Des espaces verts, des terres agricoles, des lieux de vie à défendre.
Des alternatives à développer. Des mobilisations à construire.
Pour une vision concertée de l’aménagement du territoire dans la métropole liégeoise ».
Une journée de réflexion et d’action
Programme
9h30 – 12h30 > Conférence-débat avec :
- Jacques TELLER (professeur d’urbanisme LEMA/Université de Liège)
- Hélène ANCION (Inter-Environnement Wallonie)
- Vanessa MARTIN (Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs)
- Laurent NISEN (urbAgora)
- Pauline CABRIT (collaboratrice du Bouwmeester de Charleroi)
12h30 – 14h00 > Buffet
A partir de 14h00 > promenades guidées dans le Ry-Ponet
Entrée libre à la journée – Réservation souhaitée pour le repas
TELECHARGER LE DOSSIER DE PRESENTATION
Organisé par : Plateforme Ry-Ponet, Un Air de Chartreuse, groupement CHB (Cerxhe-Heuseux-Breaufays), Comité de Sauvegarde des Faweux, Vert & Vie et d’autres encore…
Plus d’info sur : www.ryponet.be – www.chartreuse-liege.be – www.groupementchb.com
et sur les pages Facebook de ces collectifs
Carte des sentiers « secrets »
Voici une carte des sentiers « secrets » sur le site de la chartreuse…
Mobilité : résultats du sondage
La mobilité dans le quartier a suscité de nombreuses réactions lors de l’enquête publique sur la demande de permis d’urbanisme déposée par MATEXI cet automne.
Un Air de Chartreuse a voulu en savoir plus sur vos préoccupations et vos attentes.
Fin janvier, nous avons donc distribué un millier de flyers dans les rues du quartier.
Vous étiez invités à répondre aux 12 questions posées et/ou à laisser un commentaire personnel avant le 18 février 2018.
Voici les résultats de ce grand sondage:
Questions | Oui |
---|---|
Revoir la mobilité dans le quartier | 87 % |
Renforcer le caractère calme et paisible du quartier | 87 % |
Limiter la vitesse dans tout le quartier (zone 30) | 77 % |
Placer certaines rues en circulation locale | 58 % |
Revoir la manière de stationner dans le quartier | 66 % |
Placer des ralentisseurs pour diminuer la vitesse dans nos rues | 46 % |
Limiter l’accès à l’esplanade du Fort en voiture à certaines heures de la journée | 72 % |
Revoir l’état des rues | 90 % |
Installer un feu rouge au croisement route de Herve / rue des Fusillés | 67 % |
Dissuader le trafic de transit en brisant la ligne droite du Thier de la Chartreuse (bacs à fleurs, sens unique à certains endroits, …) | 73 % |
Protéger les enfants en instaurant un système de « rue aux enfants » (circulation limitée pendant les congés scolaires) | 67 % |
Favoriser la mobilité douce en aménageant des pistes cyclables et des trottoirs sûrs en direction de la ville | 78 % |
Vos annotations et vos commentaires nuancent parfois certaines réponses. Ainsi, par exemple, les bacs à fleurs pour briser la ligne droite du Thier ont votre préférence. Un ilot directionnel, ou un marquage au sol, est également proposé comme alternative à un feu au croisement route de Herve / rue des Fusillés.
Vous avez également amené d’autres idées intéressantes, comme l’éclairage des rues.
Nous allons reprendre les thèmes qui ont récolté le plus de réponses positives dans l’atelier Mobilité qui sera créé dans la foulée du dépouillement de la boite à idées prévu le 7 mars 2018. Si ce sujet vous tient à coeur, n’hésitez pas à vous manifester via contact@chartreuse-liege.be!
Où faut-il (ne pas) construire du logement à Liège
Moi je suis très inquiet
Je suis inquiet qu’aujourd’hui, en 2018, avec l’intelligence commune et l’expérience qu’on a Il faille encore se poser cette question.
- Après l’échec du lotissement des années 60, qu’on traine encore aujourd’hui
- Avec les problèmes de mobilité croissants qu’on connait
- Avec les problèmes que l’étalement urbain génère
- Et avec les problèmes de climat
Comment cette question n’a-t-elle pas encore été résolue à l’échelle wallonne ?
Je suis loin d’être un spécialiste. Je suis architecte, donc en théorie un peu plus sensible à la question, que monsieur et madame tout le monde.
Alors évidemment j’ai été invité ici plus parce que j’habite à la Chartreuse, que parce que je suis un éminent spécialiste de la question.
Je vais essayer de ne pas trop parler spécifiquement de la Chartreuse, bien que ça permette de donner des exemples.
Donc la Chartreuse, c’est une ancienne caserne militaire
Quand l’armée est partie, plusieurs projets de reconversion ont émergé. Pilotés par la ville.
Puis le site est tombé en partie aux mains de promoteurs immobiliers.
Qu’ont fait les autorités ? Sous la pression des promoteurs, on a versé une partie du site en ZACC et on a fait un RUE, c’est-à-dire un rapport urbanistique et environnemental, qui est un document qui oriente la manière d’urbaniser le site.
En 2011, un permis pour un projet de 22 logements avait été octroyé à un des promoteurs. Heureusement pour la collectivité, ce projet n’était pas assez rentable, et n’a pas été réalisé.
Et puis en octobre 2017, le promoteur est revenu à la charge avec … 74 logements. Sans prévenir, aucune démarche participative, rien.
Alors on s’est mobilisé, et via cette mobilisation, plus de 5000 personnes ont dit non à ce projet.
Mais ce n’était pas simplement un « non on ne veut pas de ça chez nous ».
A priori on n’était pas contre l’urbanisation du site. On ne disait pas : vos logements, faites-les ailleurs. On a tout un temps demandé que le projet soit approprié au quartier, et qu’un plan global concerté soit décidé à l’échelle de tout le site.
Sauf qu’on a récemment découvert que, quand la défense est partie à la fin des années 80, le patrimoine a classé l’ensemble du domaine comme site. Dans l’arrêté de classement il est indiqué qu’il est interdit de dénaturer le site de quelque manière que ce soit.
Et donc effectivement, il faudra bien se faire à l’idée que ces logements, il faut les faire à un autre endroit, puisqu’à la Chartreuse, c’est interdit.
De toute façon
- Ce projet était un mauvais projet d’architecture
- Dans un mauvais projet d’urbanisme
- Dans une non politique de développement territorial
- Et par-dessus tout, sur un site classé
Donc Pour en revenir à la question : où ne pas construire du logement ? Certainement pas sur un site classé protégé par une loi qui interdit qu’on le dénature.
Au-delà de ça Où construire ?
Il n’y a pas si longtemps, le ministre Di Antonio a annoncé la fin de l’étalement urbain pour 2040. On ne va pas refaire le débat : c’est une nécessité, sinon on va droit dans le mur.
Qu’est ce qu’il faut faire ?
La phrase bateau, mais c’est vraiment ça : il faut reconstruire la ville sur la ville.
- Il faut que l’offre évolue. Tant que l’offre ne bouge pas, la demande ne bougera pas non plus.
- Il faut faire du logement dense et de qualité en ville.
- Et il faut commencer maintenant.
- Alors il faut évidemment des incitants publics, des plans, des schémas. Il faut que ce soit encadré, et que ça corresponde à des objectifs clairs.
- Il faut des politiques fortes. Des pouvoirs publics forts.
Allez, par exemple quand on voit Bavière, depuis le temps que ça dure, comment les pouvoirs publics n’ont-ils pas eu le courage de reprendre la main sur le dossier ?
Mais il faut aussi mettre en place, dès maintenant, des processus qui permettent de changer les mentalités. Il ne faut pas que dans 20 ans on se dise : « mince, 2040 c’est maintenant, et on n’est pas prêt ». C’est exactement comme la sortie du nucléaire, depuis le temps qu’on en parle, quand l’échéance approche, on reporte parce qu’on n’est pas prêt.
Il faut que les mentalités aient mutées d’ici 20 ans, et ça doit commencer maintenant. Parce que ça prend du temps.
Pour caricaturer un peu
Prenez un jeune médecin qui sort de l’université, Quel est son idéal de vie ?
Son idéal, c’est une 4 façade à Embourg et les 2 BMW dans l’allée du garage.
Les mentalités doivent changer
- il faut éduquer les plus jeunes dans les écoles
- il faut donner envie d’habiter en ville
- et il faut des outils qui permettent de rendre l’étalement urbain plus difficile.
- Pourquoi ne pas prendre la décision forte de se dire : en 2020 à Liège il sera interdit de faire du 4 façades ?
Qu’on arrête avec ça. En 2018 ça n’a plus aucun sens de construire comme ça.
Alors on entend partout qu’il faut faire du logement à Liège parce que les finances publiques sont à sec.
D’accord, mais on ne peut pas laisser faire 400 logements à la Chartreuse ou 500 à Chênée sans avoir anticipé les problèmes que ça va causer.
Et on ne peut pas imposer au promoteur de régler tout ça.
Quand je parle de problème, c’est par exemple les infrastructures ou la mobilité.
A la Chartreuse, le RUE dit clairement que le réseau d’égouts est insuffisant et que sa capacité doit être augmentée.
Charge d’urbanisme. Débrouillez vous.
Pensez-vous qu’il soit logique de faire peser ça uniquement sur le promoteur, alors que la ville a besoin de ces logements, et qu’elle se frottera les mains des rentrées financières ?
Et au niveau de la mobilité :
Par exemple
A la Chartreuse, depuis le centre de la cour du fort, le premier arrêt de bus est à 500m
Est-ce un endroit où faire 400 logements ? Je ne crois pas.
Les problèmes d’infrastructure ou de mobilité : ça, ça démontre que certaines zones ne sont pas adaptées à la construction de logements.
Alors oui on pourrait améliorer, pour que ça devienne faisable
Mais il devrait y avoir d’autres priorités
Il faut construire ou reconstruire dans le centre
Il faut des projets de logements de qualité, dense
- Près des gares,
- Le long de la ligne de tram.
- Et là où toutes les infrastructures sont disponibles : Transports publics -Réseaux d’énergies et de communication – Égouts – Écoles Bureaux – commerces
Alors on parle de milliers de nouveaux logements à Liège. Donc ça veut dire : plus d’habitants.
A côté de ça
Est ce qu’on a prévu d’augmenter l’offre de transport en commun ? La capacité des écoles ? Engager des policiers, des pompiers, augmenter la capacité d’accueil des services publics ?
Il ne faut pas oublier que le fonctionnement de la ville devra correspondre à l’augmentation du nombre d’habitants. Et ça, ça coute aussi.
Poser la question où construire, c’est aussi poser la question : comment construire ?
Je suis d’accord qu’il faut proner un urbanisme et une architecture de qualité.
On est en train de faire les lotissements de Fayenbois et du Pré aily.
Ok les prescriptions pronent une architecture de qualité.
Oui mais c’est tout le modèle qui est dépassé.
Est-ce ça la pointe de l’urbanisme en 2018 ? Est-ce que c’est ça qu’on fait de mieux aujourd’hui à Liège ?
Il faut aussi penser que le sol va devenir extrêmement rare, il faut l’utiliser intelligemment.
Il faut pense qu’on en aura aussi besoin pour se nourrir.
On a la chance d’avoir un professeur d’urbanisme ici
Alors moi je voudrais bien savoir
Monsieur le Professeur, Sincèrement et objectivement, est ce que les derniers projets de méga quartiers ;
rejetés par une partie de la population
- est-ce qu’ils un prônent un urbanisme de qualité ?
- est-ce que ces quartiers sans diversité architecturale et au niveau de la population, des ghettos en quelque sorte
- est-ce qu’ils sont vraiment les quartiers de demain ?
- est-ce que ces quartiers, qui ressemblent à des clos privés, sont ils un plus pour la collectivité ?
- est-ce comme ça qu’on construit l’espace public ?
- est-ce comme ça qu’on doit laisser le sol être géré ?
Ne peut-on pas faire mieux ?
Il y a dans notre ville Des territoires, Qu’il faut absolument préserver
- Parce qu’ils sont des respirations dans le paysage
- Parce qu’ils appartiennent à la collectivité, au commun
- Parce qu’ils ont un intérêt historique, environnemental ou patrimonial
- Ou parce qu’ils ne sont simplement pas adaptées pour accueillir du logement.
Construire, c’est aussi agir sur le paysage. C’est le façonner, le modifier. De manière irréversible. Il faut faire cela intelligemment,
Et le faire intelligemment, ça ne coute pas plus cher.
Ubaniser à tout prix chaque centimètre carré qui ne l’est pas encore, ça n’a pas de sens non plus.
Aujourd’hui, si on fait la Chartreuse, demain, qu’est ce qui empêchera de faire les coteaux de la citadelle ?
Il y a par contre des axes, des terrains, qui doivent être prioritaires
J’ai parlé des gares, de la ligne de tram, Bavière est prioritaire depuis des décennies,
Il y a aussi les axes structurants qui drainent du passage : la route de Fléron, la route du Condroz, mais s’il vous plait, avec un autre urbanisme que Fayenbois ou le Pré Aily.
- On a besoin de plans d’urbanisme forts
- De politiques fortes
- Qui durent plus longtemps qu’une législature
- On a besoin de pouvoir identifier les enjeux
- De les planifier sur une carte, avec une vision d’ensemble
- Et on a aussi besoin de schémas à diverses échelles
- Depuis enjeux larges, jusqu’aux objectifs urbanistico-architecturaux
Qui a la clé ? d’une part les pouvoirs publics, qui doivent donner les impulsions et initier les projets
Et d’autre part les promoteurs. Car eux seuls ont la force de frappe requise pour construire comme il le faut aujourd’hui, c’est-à-dire de manière dense, en hauteur …
Donc eux aussi doivent s’entourer d’architectes et d’urbanistes qui voient au delà que la rentabilité imposée.
Aujourd’hui, quand vous êtes promoteur à Liège; Les pouvoirs publics, on va les voir uniquement pour déminer le terrain; Pour voir « si ça va passer »
Avec parfois un volte face de la part de la ville quand ça suscite trop de réactions.
Vous savez, à la Chartreuse, au début de l’enquête publique en 2017, à la ville on nous a dit que le projet allait se faire. 5000 réclamations plus tard, le discours c’était plutôt « mais vous ne pensiez pas qu’on allait laisser faire ça »
Alors que le promoteur avait déjà montré plusieurs esquisses à la Ville.
Donc je crois qu’il ne faut pas non plus oublier le citoyen, qui de plus en plus se sent acteur de son cadre de vie.
Il n’est pas trop tard
Mais il faut se bouger les fesses
Et par dessus tout, il faut faire ça avec une vision globale, supra communale, et avec un vrai urbanisme visionnaire adapté aux enjeux et problématiques qui nous concernent tous aujourd’hui.
Comment j’imagine la Chartreuse…
LA CHARTREUSE, C’EST AUSSI CHEZ NOUS !
Grand nettoyage de printemps.
Nous, on le fait.
Et vous?
Un Air de Chartreuse devient Ambassadeur de la propreté et participe à la 4ème édition du GRAND NETTOYAGE DE PRINTEMPS organisé les 23, 24 et 25 mars 2018 (https://www.walloniepluspropre.be/grand-nettoyage-de-printemps/rejoindre/).
Rejoignez notre équipe avant le 15 mars 2018!
Nous avons créé une équipe ouverte pour le week-end des 24 et 25 mars.
Pour nous rejoindre, suivez le lien ci-dessous et cochez l’onglet « Rejoindre une équipe existante ». Sélectionnez ensuite la commune (Liège) et le nom de l’équipe (Un Air de Chartreuse).
La zone à nettoyer est identifiée sur la carte interactive (identifiant jaune).
Grosso modo, nous visons le talus qui longe le Thier de la Chartreuse et la rue des Fusillés, la zone verte qui s’étend de la rue des Fusillés au pied du Bastion des Fusillés, le sentier qui longe les remparts au pied du Bastion des Fusillés jusqu’à l’entrée du Fort, l’esplanade devant le Fort et le sentier qui longe les remparts de l’entrée du Fort à la plaine de Péville.
NB : Si nous sommes nombreux et plein d’ardeur, nous pourrons évidemment étendre notre zone d’action, et/ou créer une nouvelle équipe pour le vendredi 23. Les possibilités ne manquent pas !
Vous l’aurez compris, notre action a un double objectif : donner un signal fort à ceux qui confondent la Chartreuse avec une poubelle ou un recyparc, et commencer à nous réapproprier le site en utilisant ses connections naturelles (les remparts), dans le respect de l’environnement et du patrimoine.
Enfin, pourquoi ne pas terminer notre action sur une note festive ?
Un Air de Chartreuse offrira aux participants l’apéritif le dimanche 25 vers 13h. Ce moment de détente sera aussi l’occasion de tirer un bilan que le chef d’équipe communiquera ensuite à la Région wallonne.
Espérons que cet effort collectif entraine un changement de mentalité et de comportement en matière de propreté publique à la Chartreuse.
Informations pratiques:
- Kit de ramassage (à distribuer par le chef d’équipe sur le lieu de rendez-vous)
La Région wallonne fournit un kit de ramassage à chaque participant. Ce kit comprend un gilet fluo, une paire de gants de protection (enfant, femme ou homme), des sacs bleus pour les PMC, et des sacs blancs pour les autres déchets. - Assurance
Vous serez couvert(e) par une assurance contractée par la Wallonie. - Lieu de rendez-vous
Le chef d’équipe prendra contact avec tous les participants dès que l’équipe sera constituée (après le 15 mars) - Durée de la prestation
Vous n’êtes évidemment pas obligés de venir les deux jours, ou de rester toute la journée. Vous donnerez vos disponibilités au chef d’équipe quand il vous contactera. - Parler de notre action
Tout travail, même bénévole, mérite d’être reconnu ! Pendant et après notre action, vous pourrez poster des photos de l’équipe sur Facebook et Instagram via les hashtags #walloniepluspropre #GNP2018 #grandnettoyagedeprintemps
Lettre ouverte à nos élus (25-01-2018)
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Échevins,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Cet automne, l’avis d’urbanisme lancé sur la Chartreuse a provoqué une réaction citoyenne forte et structurée qui a persuadé le promoteur de retirer prudemment sa demande de permis. Un Air de Chartreuse, et les quelque 5.000 citoyens mobilisés pour la préservation et la mise en valeur du site, se sont évidemment réjouis à l’annonce de cette décision.
Passé ce moment de réjouissance, une question cruciale a fait son chemin : avons-nous réellement été entendus, ou le silence qui entoure aujourd’hui ce dossier est-il une accalmie avant un nouvel avis de tempête?
L’avenir incertain du site de la Chartreuse nous pousse à poursuivre notre démarche citoyenne, dans le même état d’esprit constructif, mais combatif, que celui qui nous animait cet automne. C’est la raison pour laquelle nous vous adressons cette lettre ouverte.
Site de grand intérêt biologique
Le site de la Chartreuse est reconnu comme site de grand intérêt biologique (SGIB) pour sa biodiversité exceptionnelle. La fiche de classement indique d’ailleurs que le projet de lotissement est considéré comme une menace.
Inventaire du Patrimoine Culturel Immobilier
Le site de la Chartreuse est également classé comme site à l’Inventaire du Patrimoine Culturel Immobilier (IPIC), au même titre que la Place Saint Paul, le Jardin Botanique, le Parc de la Boverie, la Place de Bronckart, ou encore les Coteaux de la Citadelle. Ce classement est la reconnaissance officielle de la valeur patrimoniale d’un bien et une mesure de protection destinée à assurer sa conservation, son entretien et, si nécessaire, sa restauration, en lui garantissant la mise en œuvre de techniques spécifiques déterminées en fonction de ses qualités exceptionnelles propres.
Arrêté de classement de la Région Wallonne
Enfin, le site de la Chartreuse est protégé par un arrêté de classement de la Région Wallonne du 31 octobre 1991 en raison de sa valeur esthétique et scientifique. Cet arrêté protège en principe le site de toute intervention qui aurait pour effet de le dénaturer, et de toute forme d’urbanisation. Des constructions ponctuelles, en lien avec le site, ne sont peut-être pas impensables, mais un lotissement entier serait en contradiction totale avec les objectifs de protection.
Le Département du Patrimoine de la Région wallonne (AWaP) a déjà attiré l’attention sur cette situation de droit et mis en évidence les conséquences d’un classement sur la gestion d’un site classé.
L’article 2 de l’arrêté de classement interdit ainsi aux propriétaires d’apporter, ou de laisser apporter au bien, un changement définitif qui en modifierait l’aspect. Il leur est notamment interdit :
1° de modifier les constructions existantes ou d’en ériger de nouvelles sans que les plans aient été au préalable soumis à l’avis de la Commission royale des monuments, sites et fouilles (Pour mémoire, en 2011, la Commission a rendu un avis négatif dans le cadre d’un précédent projet moins ambitieux de 22 logements porté par le même promoteur) ;
2° d’effectuer tous travaux de nature à modifier le relief du sol, l’aspect des lieux ou de la végétation ;
6° d’abattre, de détruire, de déraciner ou d’endommager les arbres ;
7° d’ériger toute installation quelconque (fixe, mobile, provisoire ou définitive), servant d’abri, de logement, ou à des fins commerciales.
Un projet global de qualité
Nous pensons que tout projet de reconversion du site de la Chartreuse qui ne tiendrait pas compte de son double classement (IPIC et SGIB), et de la protection que lui assure l’arrêté de classement de la Région wallonne, devrait être écarté. Par conséquent, pour prévenir tout nouveau projet inapproprié qui, immanquablement, suscitera une nouvelle levée de boucliers, nous demandons que les lignes de force qui baliseront sa reconversion soient (re)définies de manière à faire émerger un projet global de qualité.
En d’autres termes, nous demandons la révision globale du Rapport Urbanistique et Environnemental (RUE) adopté en 2008, puisque c’est ce document qui oriente l’urbanisation de la ZACC de la Chartreuse.
Nous pensons également que ce RUE nouveau, ou plutôt ce SOL (Schéma d’Orientation Locale), pour reprendre la nouvelle terminologie du Code du Développement Territorial :
- devrait être contraignant (actuellement, le RUE n’est qu’un document qui donne des orientations dont il est trop facile de s’écarter) ;
- devrait prendre en considération, de manière plus forte, les préoccupations exprimées par les citoyens lors de l’enquête publique ;
- devrait porter des options d’aménagement concrètes, fermant ainsi la porte à des projets qui aménagent ces options au gré du vent ;
- devrait prendre en compte les transformations dont le site est témoin depuis trente ans ;
- devrait prendre en compte le désintéressement manifeste affiché par Immo Chartreuse pour son bien ;
- devrait être en accord avec les problématiques de notre temps (protection de l’environnement, renforcement du maillage vert, qualité de l’air, mobilité douce, accès pour tous à un espace vert à proximité, rebâtir la ville sur la ville, etc) ;
- devrait prendre en compte, et sublimer les caractéristiques qui ont justifié le double classement du site ;
- devrait acter que l’inscription à l’Inventaire du Patrimoine Culturel Immobilier est un geste fort posé par le législateur wallon en faveur de la protection du site de la Chartreuse, avec des conséquences et des obligations qui s’imposent aux propriétaires, comme aux rédacteurs d’un RUE ;
- devrait tenir compte du chapitre XVII (Construction menaçant ruine) du Règlement sur les bâtisses et les logements et plus particulièrement de l’article 151, alinéa 4, qui stipule que si le propriétaire tarde ou refuse de réparer ou d’étayer son bien qui menace ruine (in casu, le Fort), les travaux sont, sur ordre du Bourgmestre, effectués d’office, aux frais du propriétaire.
Avancer lentement, mais sûrement
Nous ne sommes pas naïfs ; le chantier est immense et nous n’avons pas la prétention de sortir en quelques semaines ou mois LE plan global qui mettrait fin aux années de tergiversations et d’incertitudes sur l’avenir du site de la Chartreuse. Nous sommes également conscients que nous n’avons pas toutes les cartes en main puisqu’une partie du site est aux mains de promoteurs immobiliers (Matexi et Immo Chartreuse).
Ceci dit, le découpage du site de la Chartreuse n’est pas un obstacle à une série d’actions que nous pourrions entreprendre à court terme, et qui participeraient à cette dynamique de réappropriation et de valorisation du site de la Chartreuse que la Ville a lancée avec le projet Value Added.
Nous souhaiterions en discuter avec vous et vous persuader que le jeu en vaut la chandelle.
Invitation
Nous vous invitons donc à venir parcourir le site avec nous, au moment qui vous conviendra. Nous sommes convaincus que cette balade sera le meilleur plaidoyer que nous puissions faire pour la Chartreuse, à laquelle bien des étiquettes ont été collées ces trente dernières années, sauf celle qu’elle mérite vraiment : un site remarquable.
Nous sommes également impatients de connaître vos intentions concernant Immo Chartreuse, le devenir du Fort, dont la construction commençait il y a tout juste 200 ans, ou encore les zones dont la Ville est propriétaire, mais dont elle ne s’est pas encore préoccupée.
Dans l’attente de vous voir ou de vous lire, nous vous adressons, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevins et les Conseillers, nos cordiales salutations.
Un Air de Chartreuse