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Chers amis de la Chartreuse,

Un nouveau projet de promotion immobilière risque, une fois de plus, de défigurer notre quartier.
Pour prendre part à l’enquête publique, qui se termine demain, nous mettons à votre disposition ce texte, qui est à renvoyer à l’urbanisme via e-mail (enquete.urbanisme@liege.be) ou par courrier postal (Service des permis d’urbanisme – La Batte 10 – 4000 Liège).

N’oubliez pas de mentionner vos coordonnées complètes lors de l’envoi.

Les e-mails peuvent encore être envoyés demain pendant la journée.

Concernant les envois postaux, c’est la date d’oblitération qui compte.

Merci pour la Chartreuse !

Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevins,

Un avis d’urbanisme invite à vous transmettre les réclamations et observations suscitées par la demande de permis d’urbanisme déposée par SA Minguet-Lejeune pour la construction d’un ensemble de 5 appartements rue Justin Lenders, 11 à 4020 Liège. Le dossier porte la référence PU/85994.

Je vous fais donc part de mon opposition à ce projet de construction pour les raisons suivantes :

  1. projet envisage de bâtir à moins de 100 mètres de deux bâtiments classés: l’Arvô (début XVIIème siècle) et la ferme du couvent des Chartreux (XVIème et XVIIème siècles) !
    Comment est-ce envisageable? L’Arvô, notamment, sera écrasé par ce nouveau bâtiment et le caractère contemporain de l’architecture, telle qu’elle est décrite dans le projet, défigurera ce coin emblématique du quartier, qui concentre également l’ancienne Voie Charlemagne (actuel Thier de la Chartreuse) et ses remparts.
    Bref, force est de constater que le projet n’a aucun rapport avec son contexte direct et qu’il ne met pas celui-ci en valeur. Pire : cette nouvelle construction en crépis sera en totale contradiction avec les qualités d’homogénéité du site.
    Une étude d’incidence me parait un minimum.
  2. Le projet met en péril la stabilité des remparts du Thier de la Chartreuse, déjà fort dégradés. Outre leur restauration, je demande que ces remparts ne soient pas modifiés par l’installation d’un escalier. Il n’y a en effet pas de trottoir digne de ce nom dans le Thier de la Chartreuse. Un escalier mettrait davantage les piétons en danger.
  3. Dans le même registre, vous devez savoir que la ferme est construite directement sur le rocher. On peut donc raisonnablement craindre des dégâts importants occasionnés par la vibration des pelleteuses.
  4. La capacité des égouts du quartier n’est actuellement pas suffisante et sature régulièrement. Cette information est officielle et connue (cf. RUE de la ZACC Fort de la Chartreuse). Les nouveaux aménagements prévus risquent d’augmenter considérablement les surfaces imperméables, quasi inexistantes sur la parcelle.
    Les mesures de rétention d’eau prévues par le promoteur seront-elles suffisantes quand on sait qu’en cas de forts orages, les égouts du quartier sont saturés et refoulent dans la cave de certaines habitations ? Bref, on sait que le réseau d’égouts ne peut pas absorber de nouvelles habitations sans que d’importantes adaptations soient apportées, au risque d’engendrer de graves problèmes. La Ville de Liège ne devrait-elle pas s’occuper de ce problème avant d’accepter toute nouvelle demande de permis ?
    De plus, concernant le rejet d’eau de pluie via drain de dispersion en bas du terrain, j’attire votre attention sur le fait que ce dispositif risque de détremper le mur de soutènement de la ferme en contrebas.
  5. Le projet envisage de bâtir sur les arènes de la Chartreuse au risque causer des problèmes de stabilité et de mettre celle-ci en péril (https://chartreuse-liege.be/wp-conte…).
    Outre leur intérêt historique incontestable (les arènes sont un ouvrage hydraulique monastique construit en 1392), les arènes alimentent en eau potable plusieurs habitations.
    Au minimum, toutes les mesures de sécurité nécessaires à la préservation des galeries et des puits qui traversent le sous-sol devraient être prises préventivement.
  6. L’auteur du projet fait preuve de cynisme quand il indique que le projet n’engendrera pas de déboisement. Il a déjà déboisé la parcelle, et ce sans permis !
  7. Je demande que, une fois n’est pas coutume, le promoteur se plie à l’exigence urbanistique, et que la zone de recul respecte le plan SOL. Je suis contre la modification de la voirie existante et du plan d’alignement. Pour ce faire, le promoteur pourrait envisager de construire moins de logements. Il ne devrait ainsi pas installer autant de places de parking, et donc modifier la voirie. Et par la même occasion, il pourra respecter les prescriptions en termes de toitures à versant.
  8. On ne peut nier que l’évacuation des déblais (+/- 600m3 de terres à évacuer, soit 900m3 de terre foisonnée, soit 60 camions de 15m3) va, d’une part fragiliser le terrain, les remparts et les arènes et, d’autre part, perturber gravement la vie de ce quartier résidentiel calme et tranquille et endommager davantage, si cela est possible, la voirie de ses petites rues étroites et souvent pavées.
  9. En termes de matériaux, l’auteur de projet justifie l’utilisation de crépis sur isolant par 1) une meilleure inertie thermique, et 2) cela lui permet de régler les nœuds constructifs.
    L’argument 1 est totalement erroné : là technique d’enduit sur isolant est réalisée sur des isolants légers type polystyrène (frigolite), et cela n’a aucun impact sur l’inertie du bâtiment.
    L’argument 2 est injustifié : cela sous entend qu’aujourd’hui il est totalement impossible de construire en brique ? Faux. C’est juste un peu plus compliqué, donc un peu plus cher.
    Via ces deux arguments, le promoteur tente de justifier le fait qu’il déroge aux prescriptions du SOL en utilisant des informations fausses.
  10. Les jeux de terrasses peuvent être considérés comme intéressants de prime abord, mais contradictoires dans le discours de l’auteur du projet qui cherche un bâtiment bien isolé : via ce dispositif, le bâtiment perd en compacité. Pourtant, vu le manque visible de qualités architecturales, il est bien dommage qu’il soit obligatoire de procéder à ces maladroits décrochés pour tenter d’atténuer l’effet massique du projet.
    Et que penser du terrible pignon aveugle du côté du voisin de droite ?
    Une fois de plus, en construisant moins de logements, le promoteur pourrait détacher le bâtiment de cette limite de parcelle et ainsi gérer harmonieusement ce problème.

Je vous remercie pour votre attention.

Recevez, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevins, mes cordiales salutations.
PRENOM
NOM
RUE

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